Les Tribus Tatanka
Les Tribus Tatanka
L'Histoire des Tribus Tatanka 0-1839 PGC

Lors des guerres de la Grande Catastrophe, les Etats-Unis développèrent les premiers super-soldats génétiquement modifiés. Ils croisèrent l'ADN humain avec celui de différentes espèces animales afin de rendre leurs soldats plus rapides, plus féroces et plus résistants. Il en découla des créatures mi-hommes mi-bêtes sous diverses déclinaisons en fonction des besoins militaires.

Les cataclysmes climatiques de la Grande Catastrophe ravagèrent férocement le continent américain. Les super-soldats étaient tout à fait adaptés pour survivre sur ce nouveau terrain d'apocalypse. Suite à la disparition brutale du commandement de l'armée, ils furent livrés à eux-mêmes et poursuivirent la mission qui leur était assignée en cas de silence radio : survivre, rester cachés jusqu'à ce que de nouveaux ordres arrivent et éliminer toute personne qui les mettrait en péril. Ainsi, après les événements de la Grande Catastrophe, les hommes-bêtes tombèrent aux oubliettes des mémoires et de la surface de la Terre.

Principaux belligérants, les USA subirent de très lourds dommages sur leur sol, associé aux tremblements de terre et multiples tornades qui touchèrent terriblement la population américaine. Les principaux survivants furent les descendants des peuplades natives du continent, à savoir les amerindiens. En effet, à l’écart dans leurs réserves, ils ne prirent part aux conflits et surent comment s’organiser quand les cataclysmes arrivèrent, grâce à leur aptitude ancestrale à vivre avec leur environnement. Le même phénomène était observable en Amérique du Sud.

Certains hommes blancs qui avaient eux aussi survécu se battirent contre les indiens pour conserver une parcelle de territoire mais le clairon de la défaite fut vite sonné face à des natifs proscrits à une revanche sanglante et séculaire. Les survivants acceptèrent les coutumes des indiens et s’assimilèrent à eux.

À cause du changement d’axe de rotation de la planète, le climat du continent américain fut radicalement bouleversé. Le nouveau pôle sud se retrouvant délocalisé en Amérique du Sud, sa population migra donc vers l’Amérique du Nord dont l’équateur avait élu son nouveau domicile et ils retrouvèrent ainsi un climat chaud et humide tel qu’il avait été en Amazonie. Quant aux peuplades locales, elles migrèrent vers le Canada et l’Alaska, lieux plus tempérés. Les indiens reprirent ainsi naturellement leur mode de vie nomade.

Les hommes-bêtes furent forcés de quitter eux aussi leurs abris à cause des changements brutaux de climat. Leurs mouvements croisèrent parfois accidentellement les chemins des hommes mais ne provoquèrent aucun conflit ; les hommes-bêtes n’avaient pas de raison d’attaquer s’ils n’étaient pas eux-mêmes agressés et les hommes avaient trop peur de ces créatures pour les approcher, croyant avoir rencontré des esprits. Les deux espèces cousines se croisèrent ainsi pendant quelques décennies sans interaction aucune. 

Sans doute à cause des radiations et de la nouvelle disposition des corps célestes, les shamans indiens acquirent certains pouvoirs magiques. Certains apprirent par exemple à prédire l’avenir, d’autres à communiquer avec les animaux ou encore influencer la météorologie locale. Les shamans devinrent ainsi indispensables et très importants parmi les tribus. Ils développèrent également des pouvoirs télépathiques, leur permettant de communiquer de façon sommaire entre eux à courte distance, et avec certains animaux.

La nature humaine restant ce qu’elle est, une fois le calme revenu sur le continent américain, les tribus indiennes se mirent assez vite à guerroyer entre elles, parfois pour du territoire, souvent pour des querelles personnelles ou pour des questions d’honneur. On ne peut pas clairement pas parler de conflit généralisé, mais bien de d’affrontements tribales et locales sans grande incidence sur la démographie.

Aux alentour de 800 PGC apparut un puissant shaman, appelé Aile-de-Corbeau. C’était un hermite qui vivait en marge des tribus et qui, le premier, était entré en communication télépathique avec une meute d’hommes-bêtes. Il leur apprit que les hommes les vénéraient et qu'ils n'avaient pas à les craindre. Bien que leur morphologie soit plus sensibles aux variations climatiques que les humains, ils lui révélèrent qu'un nouveau grand changement allait survenir. Alors Aile-de-Corbeau, accompagné de l'homme-ours Seh’jeunt’Jons, appela ses frères à se rassembler et à se préparer au prochain Souffle Glacé des Dieux. 

Quand la glaciation arriva, les Tatanka réunifiés étaient prêts. Leurs terres devenues absolument invivables, ils traversèrent la Grande Marre de l'Est pour arriver en Nebelwelt, en partie à pied sur les larges bandes de glaces qui s'étaient formées, en partie à bord d'embarcations légères. Arrivé sur leur nouvelle terre d'adoption le climat était également très rude mais les descendants des inuits arrivaient à y vivre dans de bonnes conditions et avaient enseigné leur savoir à leurs frères rouges et à leurs cousins esprits-qui-vont-debout. Ceux-ci s’avérèrent d’ailleurs d’un grand secours pour chasser le gibier ô combien trop rare.

Comme à cette époque, les peuples humains locaux restèrent cloitrés dans leurs forteresses ou ne s'en éloignaient guère, les Tatankas n'eurent que peu de contact avec eux. Les hommes-bêtes s'en méfiaient beaucoup et leur montrèrent l'art de la discrétion pour les éviter. Les Tatanka avaient donc le continent pour eux, mais leurs rangs ne grossirent pas pour autant. Ils avaient été partiellement décimés lors de la traversée et le climat ne se prêtait pas du tout aux explosions démographiques.

Quand les glaces reculèrent, les autres peuples du Nebelwelt sortirent de leurs forteresses. Ce fut un sacré choc culturel. Les prêtres du nouveau culte du Pentagode virent en ces hommes sauvages des démons, car ils avaient survécu à la glace sans suivre les Cinq Préceptes. Quant aux Tatankas, ils trouvaient les hommes blancs peu respectueux de la Terre-Mère, à creuser partout et à exploiter le sol jusqu'à le rendre infertile. S'en suivit une chasse aux sorcières et les Tatankas furent repoussés dans les Steppes, une zone inhabitée restée plus froide que le reste du continent à cause de vents incessants qui balayaient les terres sans relâche. Cela convenu très bien aux indiens qui étaient parfaitement acclimatés à vivre dans un tel milieu.

Après la bataille de 1515 la situation se calma, blancs et rouges commencèrent à faire commerce en bordure des Steppes. Les hommes-bêtes s'étaient à nouveau éloignés de leurs cousins rouges et étaient redevenus des fantômes, répondant rarement à l'appel d'un shaman. Mais pour les blancs ils n'étaient rien d'autre qu'une légende primitive.

 

Au moment de l’Exposition Extraordinaire d’Aven en 1815 PGC

À cause des persécutions qu’ils subirent, les Tatankas défendirent leur territoire et participèrent souvent à des razzias le long de leurs frontières. Leur cible principale fut bien sûr Reinheim, qui n’était pas assez développé pour prendre des mesures radicales face aux pillards. De toute façon ceux-ci n’attaquaient, en général, qu’au plus fort de l’hiver quand leurs réserves arrivèrent à terme et les villages frontaliers ne représentaient pas un grand intérêt pour la Main du Pentagode. Au Nord, le CURSC fut épargné car le climat y était encore plus rude et les Tatankas ne s’approchaient guère de ses frontières. De plus, les légendes des indiens racontèrent que des monstres livides enlèvent leurs enfants la nuit tombée aux abords du pays des Petits-Hommes, et donc ils refusaient de dresser leurs camps à proximité.

Depuis que les échanges commerciaux se sont multipliés avec les tribus, les jeunes chasseurs quittèrent leur famille pour découvrir le monde des hommes blancs. Ils se retrouvèrent perdus dans les villes et finnisèrent très souvent à mendier pour se payer de l’alcool. Pourtant, d’autres plus chanceux furent engagés comme lutteurs ou comme hommes de main car leur férocité au corps-à-corps était de notoriété publique. Certains shamans déchus eurent également migrés pour exercer leurs talents de devins en faisant la joie de la bourgeoisie. Il n’était donc pas rare de croisé un Tatanka « assimilé » en pays civilisé. Ceux-ci portent en général des vêtements locaux avec quelques colifichets, plumes tribales, maquillages et franges qui rappellent sans conteste leurs origines.

 

Hommes-bêtes 

Les hommes-bêtes vivent principalement dans les Steppes, en marge des tribus Tatankas. Leurs talents de discrétion font qu’il est très probable que certains individus isolés vivent dans les forêts et les montagnes des autres nations du continent.

Suivant leur race, les esprits-qui-vont-debout vivent seuls ou en meute. Ils ont depuis longtemps oubliés leurs racines militaires et sont retournés à l’état sauvage. Seul reste encore de leurs origines un respect sans borne de leur hiérarchie et les noms de certains individus qui commencent souvent par un reste déformé de grade militaire et faisant ainsi office de nom de famille ; Seh’jeunt’Jons, Leuit’neunt’Arris, Feu’st’class’Stone, Djeneh’al’Uilson, etc 

Les Tatankas connaissent les espèces d’homme-bêtes par ordre croissant dans leur hiérarchie : rat, coyote, ours et puma. Les légendes parlent d’hommes-aigles et d’hommes-lézards, mais ceux-ci seraient tellement éloignés des hommes et des mammifères que personne ne sait s’ils existent vraiment ou pas, même parmi les hommes-bêtes communs. Ils auraient peut-être suivi les autres de loin pendant la traversée de la Grande Marre.

Les hommes-bêtes ont différents degrés de mutation, si bien qu’ils ont parfois l’air presque humain, et parfois sont très difficiles à différencier de l’animal, si ce n’est qu’ils marchent tous sur leurs pattes arrières et ont une taille proche de l’humain. Un individu ne peut pas se transformer, ce ne sont pas des garous contrairement aux légendes populaires des pays civilisés. Il n’y a pas de métissage entre races, par contre il y a parfois accouplement entre un homme-bête et l’animal correspondant, accentuant encore les traits bestiaux. Les individus plus humains sont en bas de la hiérarchie car ils sont moins puissants physiquement. Leur intelligence est mise au service du clan comme pisteurs, guetteurs, artisans et interprètes. Le degré de mutation n’a une influence dans la hiérarchie qu’au niveau de la race de l’individu ; par exemple, un ours considère tous les coyotes avec le même mépris, et tous les pumas comme des êtres supérieurs.

Les rats et les coyotes vivent en meute. Les ours sont solitaires. Les pumas mâles vivent seuls et les femelles vivent en petits groupe de deux à quatre individus qui s’occupent mutuellement des jeunes. A la pleine lune, les solitaires et les représentants des groupes présents sur un même territoire se réunissent pour décider du partage du territoire, régler les dissensions entre groupes et résoudre des problèmes qui pourraient tous les affecter.

 

Résumé – 1815 PGC

 Les indigènes des Steppes, qui se nomment eux-mêmes Tatanka, sont des tribus nomades et sauvages recluses sur leur territoire. Parfois l'on croise certains marginaux rejetés de leur tribu, qui viennent à la ville et se font piéger par les femmes et l'alcool.

Leurs traditions orales sont empreintes de mysticisme et de superstitions, c'est pourquoi il est difficile de faire la part entre vérité et légendes quant à leur histoires. Ils racontent qu’ils ont traversé l'Océan du Midi lors du Grand Hiver pour se réfugier en Nebelwelt alors que leurs terres étaient devenues invivables.

Leurs légendes parlent également d'animaux qui marchent comme des hommes, des esprits de l'ère précédente qui les accompagnent dans l'ombre. Des récits plus sérieux de naturalistes d'Aven parlent de créatures mi-hommes mi-bêtes que l'on peut parfois apercevoir dans les steppes, mais aucune preuve tangible n'a jamais pu être faite sur leur existence.

Les Tatankas sont des farceurs et des comédiens pour certains, des voleurs et des paresseux pour d'autres. Ils ne semblent jamais se soucier du lendemain et prennent avec philosophie les aléas de l'existence.

 

Propagande – 1815 PGC

La roue tourne en ces temps troublés. Nos ancêtres ont fait le grand voyage pour trouver refuge en ces terres nouvelles, mais ils ne savaient pas qu'ils y trouveraient tant et tant de sources d'amusement.

Les hommes blancs sont fous, c'est un fait. Ils le sont à tel point qu'ils ne voient pas combien ils font souffrir la Terre-Mère, mais celle-ci le leur rend bien. Ils continuent pourtant à creuser, couper, détruire et reconstruire n'importe comment. Ils nous divertissent beaucoup, avec leurs jouets de métal et leurs belles paroles, et en retour nous les amusons de nos tours et de notre magie.

Ce soir, nous dansons pour que la joie illumine enfin leurs cœurs lourds, pour qu'ils oublient le temps d'un chant la tyrannie de la hâte. Qu'ils courent autant qu'ils le veulent vers leur perte mais qu'ils n'oublient pas la pureté de notre rire quand ils passeront à côté de nous. Peut-être certains s'arrêteront, s'essaieront parmi nous et prendront part à la grande fête de la vie.

 

De 1815 à 1839 dans les Steppes Tatanka

Après les événements de l’Extraordinaire Exposition d’Aven, les Steppes furent reconnues comme territoire Tatanka - et donc comme nation à part entière - par les autres puissances du Nebelwelt. C’était un changement considérable, entrepris par Wacomba Gueule de Corbeaux et sa Tribu. Grâce à l’aide d’Aven et de ses diplomates, les revendications Tatanka furent, pour la première fois entendues. Cependant, il fallut longtemps avant que la réputation de ce peuple et leur attitude ne change. L’accès au statut de nation promut le déplacement de plus de tribus vers les autres pays et si les premiers Tatanka finirent alcooliques, drogués ou mercenaires pour des groupes de malfrats, certains commencèrent à s’organiser et à se moderniser. Certaines tribus quittèrent les Steppes afin de s’établir dans la Chaîne des Cités-Franches, en Aadleron ou même en Aven. Après plusieurs années, les tribus avaient accumulé des biens et de nouvelles connaissances. Le peuple Tatanka n’attendait plus qu’un leader pour les réunir. En 1834, les événements des Ruines de Kyf engendrèrent de grands changements.  En effet, la révélation des camps de travail CURSC, suivi de la création de la République Libre de Sanotskaïa, ainsi que les passages répétés de Ferrovia sur leur territoire accentuèrent le besoin de développement. En 1836, après la disparition du Clan Chogan et des rumeurs de maladies dans les Steppes, un Tatanka, Flakka Cobra-Grognon, se décida à unifier la majorité des tribus, à l’exception des Steppes Reculées, territoire pratiquement inexploré et habité uniquement par d’anciennes tribus plutôt sauvages. Tous se regroupaient désormais sous une même banière : les TTTR : Toutes les Tribus Tatanka Réunies. Flakka Cobra-Grognon répondit en 1839 à l’appel du Duc Antonio Valda pour se rendre au Congrès de Milania afin de rencontrer les leaders mondiaux et représenter son peuple.